Les innovations permettent de repenser le transport des produits 

Lorsque W. W. Cargill, le fondateur de Cargill, a créé son premier entrepôt céréalier en 1865, il a marqué le début de 150 ans d'efforts pour réduire le coût du chargement, du stockage, du transport et de la livraison des céréales et autres produits. Les entrepôts, les grues et les wagons ont laissé leur place aux silos, aux convoyeurs, aux trains et aux barges. Au fil du temps, la demande croissante en produits a rendu les innovations indispensables. En 1900, un grand silo de campagne pouvait contenir 25 000 boisseaux de céréales. Aujourd'hui, un silo de campagne moyen peut stocker pas moins de 150 000 boisseaux.

À mesure que Cargill se développait à l'international, l'expertise de la société en matière de gestion des céréales s'est étendue à une large gamme de nouveaux produits variés, nécessitant différentes techniques. La gestion inefficace du coprah, la chair blanche de la noix de coco servant à produire l'huile de coco, a été très vite identifiée. En 1947, Cargill a ouvert un bureau aux Philippines pour acheter du coprah expédié à une usine de transformation nouvellement acquise à San Francisco. Le chargement et le déchargement nécessitaient une main-d'œuvre supplémentaire tant du côté fournisseur que du côté client.

Howard Boone, directeur de l'usine de coprah de Cargill à San Francisco, a décrit les débuts du processus de chargement en ces termes : « Le bateau entrait dans le port [avec] la rampe sortie de ce côté, et [les travailleurs] portaient les sacs de coprah sur leur tête et les jeter dans la cale. Ils ressortaient de l'autre côté et [ils] prenaient un bâton ou quelque chose dans le genre. Ils [étaient] payés comme ça, petit à petit. [Ils] montaient d'un côté, traversaient le bateau et redescendaient de l'autre côté. »

Charger les bateaux sac par sac était extrêmement lent et inefficace, et a nécessité de trouver un moyen plus rapide et fonctionnel s'est très vite fait sentir. La première innovation apportée par Cargill a été d'utiliser de larges grues à benne pour charger le coprah sur les bateaux par grandes quantités. Les silos et les convoyeurs chargeaient de grands navires qui pouvaient livrer le coprah efficacement dans le monde entier. Pour la réception, un bulldozer était placé dans la cale du bateau, et le coprah était pompé pour être transformé en huile et en aliments.

Dans les années 60, une approche différente a été adoptée au Pérou pour charger et décharger les farines de poisson des bateaux. Les anchois étaient transformés en aliments pour animaux riches en lysine. Là encore, les farines de poisson étaient habituellement transportées dans des sacs. C'est pourquoi Cargill a décidé de transformer la farine en boulettes. Cette méthode a résolu le problème du transport, puisque le produit pouvait désormais être manipulé par grandes quantités. Toutefois, la farine riche en huile se gâtait rapidement en raison de l'oxygénation. Cargill s'est alors tournée vers une entreprise chimique pour résoudre le problème, et a ainsi découvert un antioxydant spécifique à ajouter à la farine. En ce faisant, Cargill a transformé le produit, et les modifications apportées ont été très vite adoptées comme normes du secteur.

Dans les années 70, à l'autre bout de l'Amérique du Sud, Cargill a proposé une solution à l'industrie brésilienne du jus d'orange, alors en pleine expansion, en transformant les écorces et les pulpes en produits de valeur pour l'alimentation. Cargill a appliqué la même technique que pour les farines de poisson : sécher, transformer en boulettes et expédier par grandes quantités. À nouveau, le secteur a remarqué les améliorations apportées par Cargill et s'est empressé d'adopter ses techniques. Grâce à ses innovations permanentes en matière de produits de base, Cargill est aujourd'hui en mesure de garantir un marché fluide aux acheteurs et aux vendeurs, quel que soit le secteur.